Le jour où… « Nous sommes montés avec une vache au Salon »
« Notre participation au concours du Salon international de l’agriculture à Paris en février 2016 a été une aventure à rebondissements, se souvient Pierre, éleveur dans le Cantal, 38 ans, venu avec son fils Maxence, 11 ans. Nous ne sommes pas près de l’oublier ! »
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Épine, une vache salers de sept ans née dans notre élevage, était une des quatorze femelles choisies par la commission de l’organisme de sélection pour représenter la race au salon. Monter un animal à Paris est une consécration pour un sélectionneur. Nous partagions cette joie en famille avec mon épouse Emilie et nos enfants : Maxence, déjà très impliqué sur l’exploitation, et sa petite sœur, Agathe. J’étais moi-même allé à Paris avec mon père en 2001. Ce fut un voyage marquant, que j’étais heureux de pouvoir offrir à mon tour à mon fils.
Un vêlage déterminant
Mais tout ne s’annonçait pas comme un long fleuve tranquille. Pour satisfaire la réglementation du concours, il fallait impérativement qu’Épine ait vêlé avant le 8 février. Et voilà bien le hic ! La date fatidique approchant, elle ne manifestait, à notre grand désespoir, aucun symptôme d’une vache prête à vêler. La pression montait… J’étais surtout malheureux pour Maxence, qui se faisait une joie immense de m’accompagner à Paris. Nous avons eu beau surveiller et guetter, en priant tous les saints qui veillent sur la race salers !
Toujours pas de veau le 6 février au soir ! Par acquit de conscience, j’ai appelé le vétérinaire. Ce dernier a déclaré Épine loin du vêlage. C’était à rien y comprendre, car en théorie, nous étions bien à la date prévue pour cette naissance tant attendue ! Le 7 au matin, je me résous, le cœur en peine, à appeler le herd-book salers pour lui signaler notre impossibilité à partir. Je peux dire que le moral des troupes était bas et notre déception des plus vives. Épine aurait-elle senti notre tristesse ? Elle vêlera le 7 à midi, sans signe avant-coureur et sans aucune intervention de notre part.
Paris reste Paris ! Nous y repartirons un jour… avec un animal moins « farceur » qu’Épine.
J’ai rappelé le herd-book le 8 février au matin. Nous sommes partis au Salon avec enthousiasme. Épine a défilé comme une reine, portant fièrement le licol et la cloche que nous avions achetés pour cette grande occasion. Maxence a trouvé « grandiose » de défiler sur le grand ring. Parole d’éleveurs, nous nous sommes promis d’y retourner. Pour la petite histoire, Épine a vêlé à nouveau le 2 février 2017, sans aucun signe clinique annonçant même qu’elle était pleine. »
Propos recueillis par Monique Roque-MarmeysPour accéder à l'ensembles nos offres :